Les conséquences du mouvement sur la société

L’une des principales conséquences du # sur le mouvement est de rendre le combat visible et connu de tous. Les internautes vont de plus en plus se manifester et démontrer, avec les outils proposés tel ou tel problème, ou telle ou telle chose qui pourrait faire réagir le public.  On assiste à une réelle scène où chaque jour, des gens prennent conscience de l’actualité et le partage. Ainsi, les personnes novices dans le milieu, mais se sentant concerner d’une quelconque manière par le mouvement ou voulant avoir des informations sur les évènements peuvent facilement trouver des détails.

 

Aussi bien au sein et à l’extérieur de la communauté Noire, le mouvement Black Lives matter a su bousculer la société et attirer l’attention sur ses revendications. A travers plusieurs opérations coups de poing, le mouvement a su se mettre sous la lumière des projecteurs.
Le mode opératoire est toujours le même : la communication en ligne via le Hashtag, mais également l’occupation de l’espace public et bien-sûr la « perturbation ».

Afin de faire bouger les choses politiquement les militants entreprennent d’intervenir de force dans des meetings politique. C’est ce qu’il s’est passé en 2015, lorsque Daunasia Yancey et Julius Jones deux millitants du mouvement ont tenté, sans réussir d’intervenir dans un meeting d’Hillary Clinton. Ils échouèrent mais la femme politique a quand même accepté de leurs parler après le meeting, en coulisse. D’après le New York Magazine suite à cette discussion:

« La candidate a ainsi promis de mettre un terme à la privatisation des prisons (…) d’éditer un nouveau code de conduite au sein de la police et de mettre un terme aux incarcérations de masse ».

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Le #BLM dans la vraie vie

En moins de dix ans, ce petit symbole est devenu le meilleur porte-voix des internautes qui veulent faire passer un message sur les réseaux sociaux. Jusqu’à devenir un outil marketing pour les influenceurs d’Internet et les marques. Nous ne parlons pas du #BlackLivesMatter comme d’un mouvement uniquement américain, mais comme l’arme que les activistes du monde entier utilisent.

La diffusion de ce # qui est l’image principale du mouvement a permit de créer d’autres moments marquants dans la vraie vie. Effectivement, suite aux mort en 2016 d’Alton Sterling et Philando Castille, une manifestation à Baton rouge en Louisiane est organisée et partagée accompagnée du célèbre #. Nous avons une Afro-Américaine seule en robe d’été, non armée, face à des policiers dans leur tenue antiémeutes (voir photo ci-dessus). Ieshia Evans, une infirmière originaire de Pennsylvanie de 28 ans et mère d’un enfant s’est avancé vers les policiers puis s’est tenue devant eux un certain moment sans rien faire avant de se faire arrêter par ces derniers. C’est une image qui marque les esprits puisque malgré le fait que ces manifestations soient revendiqués pacifistes, les débordements entre la police et les manifestants surviennent rapidement. On voit également un parallèle entre les protagonistes, leurs tenues et leurs postures n’ont rien à voir, nous voyons les policiers en position d’attaque tandis qu’elle se tient droite sans bouger, on voit bien qu’ils n’ont rien à craindre et pourtant leurs postures est menaçante. On se demande si nous allons assister à une autre bavure policière aux yeux du monde entier. C’est également dans un climat de terreur et d’appréhension envers la police qu’a lieu cet événement, à ce moment le monde a le souffle coupé, on a peur pour la sécurité de la jeune femme. L’instant sera immortalisé et relayé par le photographe Jonathan Bachman. La photo sera qualifié par les médias d’iconic rappelant celle du Tank Man en 85. Le mouvement de Black Lives Matter, est devenu le porte-drapeau incontournable de la colère des Afro-Américains.

En France, des marches sont régulièrement organisées suite au décès d’Adama Traoré. Lors de celles ci, les manifestants se rendent à Beaumont-sur-Oise dans le but de dénoncer la lenteur de l’enquête, de soutenir la famille Traoré et de rendre hommage au défunt. Cela permet également de maintenir la pression sur les autorités. Ils font la tournée des quartiers populaires qui sont les plus touchés par ces bavures, qui étaient, jusqu’à fin 2018 (gilets jaunes), ignorées et démenties par la grande majorité de la population française non touché et concerné. La sœur jumelle du défunt a en plus de cela rassemblé un nombre important de personnes pour combattre cette injustice. Elle fait alors appel aux militants antiracistes, à l’ultragauche, au NPA mais également au groupe parlementaire de La France insoumise qui a appelé à rejoindre massivement les manifestations à laquelle participera aussi le PCF, ou encore le responsable d’EELV, David Cormand. Benoit Hamon est également très actif sur les questions des bavures policières sur les minorités, en plus de participer à certaines marches et manifestations, ce dernier Tweet régulièrement lors d’un abus.

Pour finir, nous avons des célébrités qui soutiennent le mouvement comme Alicia Keys et Beyoncé qui invitent la communauté Noire à de plus en plus se documenter sur leurs héritages culturels et leurs attributs. Rihanna très engagé a aussi montré son soutien en finançant la campagne BLM pour renflouer les manifestations et permettre la croissance du mouvement.

Au-delà, Black Lives Matter est maintenant une plate-forme et un réseau de plusieurs milliers de personnes, réparties dans vingt-six villes américaines, canadiennes, et jusqu’à Accra, au Ghana. Certains le voient comme le mouvement des droits civiques de la génération digitale.

« C’est plutôt une nouvelle vague dans la longue trajectoire du mouvement pour la libération des Noirs. » – dit Alicia Garza l’une des fondatrices du #

 

 

 

 

La naissance du hashtag et son émergence

  • Aux USA

Si nous voulons déterminer une chronologie, nous pouvons dire que ce mouvement est né aux Etats-Unis en 2013 lorsque George Zimmerman fut relaxé alors qu’il avait tué son voisin Trayvon Martin un an auparavant. Pensant avoir en face de lui un délinquant, il tire sur ce garçon de 17 ans. C’est dans ces conditions que le hashtag a vu le jour. Créé par trois femmes indignées de voir que les choses ne changent pas, Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi lancent donc #BlackLivesMatter. Militantes dans plusieurs associations qui se battent pour le droit des Noirs mais surtout contre les inégalités, ces trois amies touchent énormément de personnes ainsi que des personnalités publiques comme Kanye West qui reprend le hashtag pour montrer son soutien au mouvement. A l’été 2014 suite à de nombreuses « bavures » policières comme la mort à Staten Island, (New-York) d’Eric Garner étranglé par un policier blanc alors qu’il avait dit qu’il n’arrivait plus à respirer, des manifestations se déroulent pour pointer du doigt cette énième injustice. Ensuite, toujours en août 2014, Johnetta Elzie est l’une des premières personnes à tweeter sur ce qui se déroulait à Ferguson et s’est imposée dans les débats en tweetant sur ce qu’elle voyait mais surtout sur ce qu’elle ressentait face à ces meurtres en masse de Noirs par les autorités publiques.

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BLM, un # pour changer les choses

Dans ce mooc, nous avons fait le choix d’analyser un # et plus précisément celui du BlackLivesMatter ou LaviedesNoirscompte en Francais. Cet # nous a particulièrement intéressé car c’est un # récent, qui a fait beaucoup de bruit et que nous avons eu l’occasion de suivre depuis sa naissance en 2016 jusqu’à aujourd’hui.
A la surface on peut penser qu’il traite de l’impunité des violences policières sur les personnes Noires aux USA mais nous verrons tout au long de ce Mooc que son but est bien plus profond que cela. C’est donc un sujet qui tourne prioritairement autour des questions de racismes aux Etats-Unis, mais qui a su s’exporter au delà des frontières. Il est évident pour nous que le # signe une nouvelle ère pour les questions des droits civiques car il vient s’ajouter à une nouvelle technique de discours pour dénoncer certains sévices. Souvenons nous qu’au temps de l’esclavage, les Noirs extériorisaient en se rendant à l’église, à l’aide des chants religieux lorsqu’ils étaient au champ et par l’apprentissage de la religion durant la ségrégation. La protestation se faisait primordialement par les manifestations pacifistes.

Même si en France les mouvements de droits civiques étaient beaucoup moins présents ou avaient moins de visibilités, on a tout de même pu observer des soulèvements qui ont marqué les esprits tels que les émeutes de 2005 suite à l’affaire Zyed et Bouna.
Par ce travail nous avons pour objectif de montrer la force des réseaux sociaux et surtout des # et de ce qu’ils permettent aux gens de faire.
De quelles manières le #BlackLivesMatter est-il représentatif d’un mouvement s’organisant sur les réseaux sociaux face à la négrophobie en Occident?