L’une des principales conséquences du # sur le mouvement est de rendre le combat visible et connu de tous. Les internautes vont de plus en plus se manifester et démontrer, avec les outils proposés tel ou tel problème, ou telle ou telle chose qui pourrait faire réagir le public. On assiste à une réelle scène où chaque jour, des gens prennent conscience de l’actualité et le partage. Ainsi, les personnes novices dans le milieu, mais se sentant concerner d’une quelconque manière par le mouvement ou voulant avoir des informations sur les évènements peuvent facilement trouver des détails.
Aussi bien au sein et à l’extérieur de la communauté Noire, le mouvement Black Lives matter a su bousculer la société et attirer l’attention sur ses revendications. A travers plusieurs opérations coups de poing, le mouvement a su se mettre sous la lumière des projecteurs.
Le mode opératoire est toujours le même : la communication en ligne via le Hashtag, mais également l’occupation de l’espace public et bien-sûr la « perturbation ».
Afin de faire bouger les choses politiquement les militants entreprennent d’intervenir de force dans des meetings politique. C’est ce qu’il s’est passé en 2015, lorsque Daunasia Yancey et Julius Jones deux millitants du mouvement ont tenté, sans réussir d’intervenir dans un meeting d’Hillary Clinton. Ils échouèrent mais la femme politique a quand même accepté de leurs parler après le meeting, en coulisse. D’après le New York Magazine suite à cette discussion:
« La candidate a ainsi promis de mettre un terme à la privatisation des prisons (…) d’éditer un nouveau code de conduite au sein de la police et de mettre un terme aux incarcérations de masse ».
A cette même époque, Barack Obama s’est entretenu à la maison Blanche avec des activistes du mouvement. Suite à ces échanges il a intégré quelques activistes au sein d’une brigade de “force d’intervention ». Cette équipe qui fait partie de l’entourage du président est chargée de l’amélioration des liens entre les citoyens et les forces de l’ordre.
Afin de faire perdurer leurs requêtes et de leurs donner une visibilité constante, des activistes du mouvement ont décidé de mettre en place une plateforme nommée CampaignZero qui recueille toutes les réformes demandée par les membres du mouvement. Parmi ces activistes nous pouvons retrouver l’individu DeRay McKesson, qui devient le premier candidat de l’histoire affilié au mouvement Black Lives Matters. C’est en 2016 qu’il s’est présenté aux élections de la mairie de Baltimore (Maryland), moins d’un an après l’assassinat de Freddie Gray, un jeune Noir de la ville, lui aussi tué par des policiers Blancs.
Cette candidature symbolique prouve que le mouvement ne veut pas seulement agir sur les réseaux sociaux et sur la sphère du débat public, nous pouvons au contraire remarquer une volonté de diversifier les terrains d’actions.
-
Conséquences sur la pop culture
Suite à la fameuse couverture du Times en l’honneur du mouvement, la pop culture américaine s’est saisit du sujet. C’est ainsi que nous avons vu apparaître plusieurs références au mouvement notamment dans l’industrie musicale
En 2015 Kendrick Lamar sort son tube Alright, suite à ca, il est nominé aux Grammys dans la catégorie meilleure chanson de l’année, il perd mais son oeuvre devient l’hymne non-officiel du mouvement Black Lives Matter.
Durant les Grammys il performe son titre et arrive les mains enchainées pour dénoncer les dérives racistes. Ses performances sont reconnues par le public Noir comme un hommage à la culture Africaine et tend à montrer la beauté du continent. Malgré cette défaite aux Grammys (il en possède une dizaine d’autres), deux ans plus tard, il remporte le prix Pulitzer dans la catégorie musique pour son album DAMN devenant ainsi le premier artiste hip-hop a le remporter.
« une collection de morceaux pleins de virtuosité, unifiée par l’authenticité de sa langue et une dynamique rythmique qui proposent des photos marquantes, capturant la complexité de la vie moderne des Afro-Américains » – Propos des membres du conseil concernant l’album de Kendrick Lamar
Alicia Keys quant à elle, collabore avec le média Mic d’autres artistes pour produire la vidéo « 23 façons de mourir si vous êtes Noirs aux États-Unis ». Parmis ces artistes nous retrouvons Beyonce, Rihanna, Pink, Pharell Williams, Adam Levine, Lenny Kravitz. Suite à cette vidéo Alicia Keys tiendra un discours militant à la cérémonie des MTV VMA 2016.
Ces prises de consciences proviennent de grandes stars qui ont longtemps été les têtes d’affiches du rêve américain, à travers les musiques, ou encore les films, mais plus généralement dans le soft power. Alicia Keys, a d’ailleurs il y a quelques années, commencée à arrêter de s’afficher comme un pure produit de consommation en décidant d’arrêter de se maquiller et de bruler ses cheveux pour qu’ils soient lisses. En faisant cela, elle fut perçu comme précurseuse du selflove et surtout a pu donner confiance à de nombreuses femme Noire dans le monde. Cependant, d’un autre côté elle fut vivement critiquée puisqu’elle a décidé de renoncer à tous ces artifices à un moment où elle était au top de sa carrière et où elle possédait une fortune assez élevée pour la classer parmi les privilégiés ce qui n’est pas le cas de beaucoup de Noirs américains. De plus, le fait qu’elle soit métissé a pour effet délégiféré son acte puisqu’elle ne possède pas les caractéristiques physiques que l’on associe en général aux Noirs (cheveux crépus, grosse bouche, gros nez…)
On va voir des artistes comme Beyoncé rendre hommage à travers des clips et des performances, collaborer avec des artistes Africains sur différents projets et à différents niveaux. Cette promotion de la culture Africaine par de grandes stars internationale a pour conséquence de permettre aux Noirs américains de se réapproprier une part de leur histoire mais également de voir l’appropriation culturelle s’élargir et donc de voir bon nombres de personnes qui rabaissaient ou non les physiques des Noirs se l’approprier par divers moyens.
Mais nous pouvons remarquer par les prises de positions des personnalités, que les acteurs de la pop culture ne veulent plus être le porte-drapeau d’une réalité lointaine et utilisent leurs notoriétés pour agir en conséquence.